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Poussières de Lune, le forum sur la lune, la femme, la mythologie, la magie et l'ésotérisme.
 
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 [Roman] Les Temple aux Mensonges

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Tiphereth
Souveraine aux yeux d'Or
Tiphereth


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[Roman] Les Temple aux Mensonges Empty
MessageSujet: [Roman] Les Temple aux Mensonges   [Roman] Les Temple aux Mensonges EmptyMer 16 Nov - 2:40

Chapitre 1



Minuit, l’heure du crime…
Un brouillard sale, froid et visqueux s’était abattu comme une couche de crasse sur une étendue d’allées désertes et maculées, une fourmilière formée de bidonvilles et de déchets. Entre ces baraquements serpentaient plusieurs ruelles malpropres, grouillant de vermine, parfois s’achevant sur une montagne d’objets en putréfaction, en cul-de-sac bâtis sur un agrégat de pourriture.
Une silhouette se découpa à l’angle de l’une des artères du cadavre de ces taudis. Une jeune femme au physique ingrat, petite et corpulente, marchait d’un pas rapide et anxieux à travers le dédale, jetant de temps à autre des coups d’œil furtifs de chaque côté et derrière elle. Elle commençait à être fatiguée, et avait eu une dure journée, passée à travailler dans les docks, à décharger la marchandise des bateaux . Elle s’était levée à l’aube, pour ne rentrer que tard après la tombée de la nuit. Elle hâtait son pas, afin de retrouver rapidement son lit douillet.
Malgré ses précautions, elle ne vit pas la forme sombre et silencieuse qui se profilait sur les murs des maisons délabrées, à quelques mètres d’elle, le long de la venelle sournoise. Elle était fondue dans le brouillard, ou plutôt semblait en émerger. Ses membres étaient indistincts. Nul n’aurait su dire s’ils appartenaient à un être humain, mais plutôt à quelque créature hybride…
La jeune femme tourna au coin d’une rue, plongée dans ses pensées. Derrière elle, la chose poussa un rugissement, une sorte de hennissement grotesque qui la fit s’arrêter, terrifiée. Profitant de ce moment, le monstre se jeta sur elle, ses hurlements se mêlant à ceux de sa victime.
Il la laissa à d’invisibles dieux, en charpie, dans un recoin sombre de la ruelle.
C’était la cinquième dépouille, en quatre heures, et la nuit n’était pas achevée…


Il était tard très tard. La nuit hivernale était tombée depuis des heures ; une nuit glaciale et brumeuse, resurgies des abîmes de ténèbres et de givre. Une nappe de brouillard flottait, immobile, silencieuse, au dessus du village et étouffait comme un linceul d’écume. Tout était calme et tranquille, dormant paisiblement sous un ciel d’encre de chine dépourvu de la moindre étoile. Seul un léger souffle de vent froid, insidieux, faisait parfois frémir les arbres centenaires des forêts endormies.
Rien ne bougeait. Rien, ou presque …
Une faible lueur venait de surgir d’une des maisons du village, allant crever le blanc suaire au dehors. Dans sa petite chambre, un jeune garçon aux cheveux et aux yeux noirs avait allumé sa lampe de chevet. Vincent, avec des gestes fébriles, fourrait dans une grande toile tout ce qui a ses yeux peut être indispensable. Il oeuvrait en silence, afin de ne pas réveiller ses parents qui dormaient dans la chambre d’à côté. Il se dépêchait, craignant qu’on le surprenne et que l’on veuille empêcher sa fuite. Il entassa le tout pêle-mêle, prit ensuite son sac à dos dans lequel étaient quelques vivres, une carte de l’île et un peu d’argent. Enfin, il se baissa sous son lit, souleva une des lames du parquet et en sortit un couteau, des ces lames dont on se sert afin d’ôter la vie. Il l’avait caché là, il y a longtemps, en prévision de sa fugue. Un poignard étincelant, à la lame mortelle, qu’il avait déniché par un jour de hasard. Le regardant d’un air sombre, rongé par un étrange sentiment, Vincent rangea la lame dans son fourreau.
Ayant jeté en arrière un ultime regard, le garçon ouvrit la fenêtre, s’empara des ses draps noués en une longue natte et les jeta par delà l’ouverture. Il éteignit sa lampe, dernier point de repère, reflet de son ultime refuge, et s’enfonça dans les ténèbres. Arrivé en bas, là où tout est encore possible, il eut, pour la vieille bicoque qui lui faisait face, semblant émerger de la brume, un sentiment de haine mêlée.
Le bruit de ses pas résonnant sur les pavés, il avait traversé quelques ruelles quand il entendit des murmures au loin, comme un lent cheminement, qui aurait calqué son mouvement sur le sien. Sur ses gardes, il s’arrêta et attendit une minute, comptant mentalement les secondes égrenées. Rien. Il repartit, plus lentement, comme si le poison de la peur avait soudain engourdi ses muscles. Il avait à peine fait quelques pas sur les pavés gelés qu’il entendit, de nouveau, comme une gifle dans la nuit silencieuse, le bruit de quelqu’un marchant. Cette fois, il retint son souffle, et n’hésita pas une seconde. Se cachant sous un porche, il sortit sa lame, prêt à s’en servir contre la créature qui le suivait. Il attendit.
Quelques minutes avaient à peine eu le temps de passer qu’il vit apparaître une forme sombre à l’endroit précis où il se tenait quelques instants plus tôt. Dans le noir, il lui était difficile de distinguer à qui elle pouvait appartenir, mais il lui sembla que c’était lui qu’elle cherchait, et on pouvait penser qu’elle ne se trouvait donc pas là par hasard.
La main de Vincent se posa sur la garde du couteau, tandis qu’un frisson de colère parcourait son corps et le saisissait tout entier. Sans plus attendre, le garçon sortit de sa cachette et se jeta sur l’individu, terrifié, qui se mit à pousser des cris de surprise effrayée.
Vincent savait qu’il n’était pas question pour lui de se laisser prendre dans sa fuite. Il était prêt à tout pour cela. Il aurait fait n’importe quoi pour quitter cet endroit maudit, pour partir … N’importe quoi !
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Tiphereth
Souveraine aux yeux d'Or
Tiphereth


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MessageSujet: Re: [Roman] Les Temple aux Mensonges   [Roman] Les Temple aux Mensonges EmptyJeu 17 Nov - 21:43

-Qui est-tu ? demanda-t-il impérieusement à l’être misérable qui se débattait sous lui. Si tu arrêtes des gigoter, et que tu me promets de ne pas crier, je retirerais ma main.
Sous lui, le visage qu’il tenait sous son emprise bougea frénétiquement, signe qu’il acquiesçait. Vincent sentit des larmes rouler sur les joues de sa victime, et retira sa main. L’individu s’empressa de se redresser, et se mit à murmurer très vite, d’une voix balbutiante :
-Vincent, tu as perdu la tête ou quoi ? Tu te rends compte de ce que tu as failli faire ? Tu aurais pu me tuer !!!
-Leni ?
Vincent lâcha son couteau. Il avait bel et bien reconnu la voix de son amie, bien que rendue plus aiguë par la peur et les sanglots. Il sentit, malgré tout, quelques notes de réprobation se mêler à cette voix terrifiée. Résolu à l’idée qu’il allait passer un très mauvais quart d’heures, il poussa un soupir.
- Leni, qu’est-ce que tu fiches ici ?
- Et toi, alors, si ce n’est toutefois pas trop indiscret ? répliqua-t-elle, sarcastique. Peut-on savoir pour quelle raison tu te ballades tout seul dehors, en pleine nuit ? Et avec une arme ? Tu vas où, comme ça ?
- Ca ne te regarde pas, répondit Vincent, sentant la colère s’infiltrer dans ses veines. Retourne te coucher et laisse-moi tranquille, pour une fois.
- Alors là, pas question ! Je n’ai pas poireauté toute la journée pour rentrer gentiment me coucher maintenant !
- Comment ça, tu as « poireauté » toute la journée ?
Malgré le noir autour d’eux, il la vit presque hausser les épaules, faisant la moue. De ça, il avait l’habitude, Leni passant le plus clair de son temps à bouder. Mais, ce soir, il sentit qu’il ne le supporterait pas longtemps. Sa fureur et son inquiétude le l’enserraient déjà comme un étau.
- Je me doutais bien que tu choisirais cette nuit pour t’enfuir. Ca fait tellement longtemps que tu prépares cette évasion : trois semaines, je le sais. Tu as cru que tu étais le plus discret possible, mais, moi, j’ai tout remarqué. En plus, tu as eu un comportement tellement bizarre, aujourd’hui … que j’ai vite compris ce que tu mijotais. J’ai attendu, patiemment, que tu te décides à bouger, pour pouvoir te rattraper. Je ne te laisserai pas partir, Vincent ? Et puis, pour aller où ? On ne sait même pas ce qu’il y a, dehors.
- Et tu crois que ça va me retenir ?
- Vincent, il n’y a rien, ailleurs ! Les adultes nous l’ont des milliers des fois répété, on ne peut pas, partir ! Si ça n’avait pas été possible, crois-tu qu’ils nous auraient laissé ici tout ce temps ? Ne crois-tu pas qu’ils seraient eux-mêmes partis ?
- Qu’en sais-tu, toi ? Leni, je n’en peux plus d’être ici ! Malgré tout ce qu’on nous rabâche depuis que nous sommes enfants, je sens que quelque chose ne tourne pas rond, et depuis longtemps. Même toi, tu t’en es rendue compte.
- Arrête Vincent, tu ….
- Nous sommes des animaux en cage, et si les adultes ne nous disent rien, c’est pour nous empêcher de partir, d’échapper à leur contrôle. Ils sont là pour nous surveiller, et ils ne veulent pas nous laisser partir parce que … je ne sais pas ! Mais ils nous mentent, j’en mettrais ma main à couper. Réfléchis : pourquoi n’y a-t-il que des orphelins, ici ? Pourquoi n’avons-nous, tous, que des parents adoptifs ? Nous sommes coupés du monde, et nous n’avons pas d’histoire. Cela ne te semble pas étrange, à toi ?
- Si, tu le sais bien, murmura la jeune fille. Mais je crois qu’il y a une explication logique à tout ça … Et puis, toi aussi, tu mens : nous ne sommes pas tous orphelins. Tu as ta mère, toi !
- Tu parles d’une mère ! Elle n’est même pas capable de me reconnaître, et ne sais même pas mon nom ! Mais il ne s’agit pas que de moi : il y en a tant d’autres, ici, qui ne savent même pas d’où ils viennent, ni pourquoi ils sont là … qui n’ont jamais entendu parler de leur véritables parents. Ne te voile pas la face, Leni : tu en fais partie.
Leni baissa les yeux et resta un moment silencieuse. Vincent sentit qu’elle réfléchissait à ce qu’il venait de lui dire. Au plus profond de lui, il savait que quelques chose n’allait pas, dans cet endroit. Il devait essayer de s’en échapper, coûte que coûte, et le plus vite possible.
- Eh bien, fais ce que tu veux, tête de mule, répondit Leni, comme si elle venait de lire dans ses pensées. Mais je ne pourrais jamais me résoudre à te laisser partir tout seul. Je viens avec toi.
- Quoi ?! Il n’en est pas question ! Je ne t’ai rien demandé ! Tu vas rester ici, c’est beaucoup trop dangereux ! Eh puis, tant que je suis tout seul, je passe inaperçu, mais je vais me faire repérer, avec toi ! Non, je suis désolé, mais tu vas rentrer te coucher, point final. Je n’ai aucune envie que tu m’encombres !
- Non mais tu t’écoutes, avant de parler ? Je te signale que ça fait un mois que j’ai repéré ton manège, alors ne viens pas me dire que tu es du genre discret ! En plus, je sais me défendre !
- Tu te crois forte ? Mais tu ne sais même pas te battre ! Non, je ne peux pas t’emmener, Leni. Je suis désolé, mais …
- Mais quoi ? Tu crois que tu peux me donner des ordres comme ça ? Que tu peux t’autoriser à me renvoyer au lit ? Eh bien non, j’ai décidé que je viendrais avec toi, et je le ferais. Surtout que … moi aussi, je voudrais découvrir ce qu’il y a ailleurs.
- Leni…
- Tu préfères sans doute que je rameute tout le quartier ici histoire d’empêcher que tu partes ?
- Tu ne vas pas faire ça ?
- Tu vois qu’on arrive à s’entendre, finalement ? Laisse-moi t’accompagner. Si tu refuses, je cours appeler tes parents.
- Ce ne sont pas mes parents.
- Peu importe …. Tu as ta mère, et elle va sans doute être ravie que tu quittes la maison en pleine nuit sans prévenir personne.
« Si elle me reconnaît, ce qui n’est même pas sûr », songea le garçon.
Fatigué de devoir discuter avec Leni, et à court d’arguments, il décida qu’il valait mieux capituler, en tout cas pour l’instant. Il serait toujours temps de lui échapper plus tard.
- D’accord, Leni, tu as gagné, tu viens avec moi. Tu es une vraie sangsue, tu sais ? Par contre, dépêche-toi, on part tout de suite. Et pas question de s’arrêter pour se reposer, tu entends ? Je veux être le plus loin possible de cet endroit avant demain matin.
S’assurant que la jeune fille ne s’amuserait pas une fois de plus à le contredire, Vincent rangea son poignard dans son fourreau. Leni n’ayant rien d’autre sur elle que ses vêtement, elle fit mise de vouloir aller chercher quelques affaires, faveur qui lui fut refusée : le jeune homme n’avait pas de temps à perdre à aller s’occuper de pareilles broutilles. Tant pis pour elle, après tout. Ce n’était pas lui qui lui avait demandé de venir, mais si elle insistait, il fallait qu’elle lui obéisse au doigt et à l’œil. Sinon, elle pouvait toujours s’en retourner chez elle.
Il prit la main de son amie et, ensemble, d’un pas rapide malgré le manteau de ténèbres qui les enserraient, ils traversèrent plusieurs rues obscures. Leurs pas résonnaient étrangement sur les pavés, et toux deux avaient une vague sensation de malaise, comme s’ils n’auraient jamais du se trouver là. Vincent avait, aussi loin qu’il s’en souvienne, toujours eu cette impression, alliée à celle, plus diffuse, que quelque chose autour de lui sonnait faux. Il se disait, d’une façon quelque peu utopique, que tout rentrerait dans l’ordre une fois qu’il serait parvenu à s’échapper de cet endroit abhorré. Tournant imperceptiblement la tête, il posa son regard sur Leni, marchant à ses côtés, son visage pensif faiblement éclairé par la lumière de la pleine lune. Curieusement, elle ne paraissait pas inquiète le moins du monde, ce qui était relativement étrange pour quelqu’un qui part sans réfléchir vers l’inconnu et sans rien pour survivre. « Elle finira par craquer, se dit Vincent, et elle rentrera chez elle. » La jeune fille n’était pas assez forte et résistante pour supporter un tel voyage.
Ils tremblaient tous les feux comme des feuilles lorsqu’ils atteignirent l’entrée du village. Leurs deux corps étaient parcourus de frissons, à cause de l’implacable vent du nord qui soufflait au-dessus d’eux et s’insinuait jusque dans leurs vêtements, blessant leurs membres d’une morsure froide. Plus loin au devant d’eux, la petite commune se perdait dans la forêt, un bois immense ou personne n’osait jamais s’aventurer. Aussi loin que l’on portait son regard, on ne voyait qu’une infinie procession d’arbres gigantesques recouverts de neige épaisse, destinée à cacher à l’œil impétueux d’un quelconque dieu passant par-là les étranges secrets dont ils s’étaient fait gardiens.
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Tsukki
Lune silencieuse
Tsukki


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MessageSujet: Re: [Roman] Les Temple aux Mensonges   [Roman] Les Temple aux Mensonges EmptyDim 18 Déc - 3:04

choc C'est effrayant le début et l'ambiance est prenante, tout comme la suite de l'histoire avec les deux personnages

moon
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MessageSujet: Re: [Roman] Les Temple aux Mensonges   [Roman] Les Temple aux Mensonges Empty

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