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 [Atelier d'écriture] Des textes truculents !

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AuteurMessage
Lunamoon
Rêveuse Lunaire
Lunamoon


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MessageSujet: [Atelier d'écriture] Des textes truculents !   [Atelier d'écriture] Des textes truculents ! EmptyJeu 20 Jan - 20:16

En me baladant sur un site qui fait des ateliers d'éctriture, j'ai trouvé quelques textes vraiment sympa...
les 2 suivant sont un composition où il fallait rédiger un document officiel avec des mots imposés (définition sur le site que je mets + bas)
Abouter-Aciculaire-Apparoir-Frairie-Mirliflore-Pataraffe-Orde-Passim-Peignures-Ratepennade

Voila les 2 textes de 2 des 4 gagnants :

Pour la vie

Du Bureau des Objets Trouvés de la Gare de Nancy

A Mme Isabelle Bailleul

Le 2 mai 1984

Chère Madame,

Je suppose que si je ne vous ai pas vu pousser la porte cette fois encore, c'est que vous n'avez pas reçu mon courrier de l'an dernier, ni celui d'avant, ni aucun de ceux qui les ont précédés depuis quarante ans, à notre date anniversaire.
Cette lettre sera la dernière : mon temps de labeur est terminé, et il appert que je ne pourrais donc plus vous adresser mes pataraffes d'amoureux transi sous couvert de l'administration. Je peux donc vous l'avouer à présent : transi, je le fus bel et bien lorsque l'on me ramena du train de Paris un petit paquet contenant une lettre, avec une adresse dans le Xe arrondissement, et une photo, lettre rageuse et déchirante qui vous fut adressée, le 2 mai 1944, par un mirliflore éconduit sans doute un peu trop tôt et qui vous restituait votre portrait, ne voulant rien garder de vous. Le paquet était fermé négligemment, mais le papier lissé. Rien n'indiquait de votre part un quelconque désarroi ou un orde dépit. Votre visage d'ange ne m'a plus quitté depuis.

Comme le requiert le règlement, premier alinéa et passim, j'ai du enregistrer ce paquet parmi la foultitude d'objets trouvés régulièrement et abandonnés la plupart du temps. Vous connaissez sans doute la procédure à ce sujet ? Ainsi donc, chaque année, je falsifiais la date et remettais mon trésor à sa place pour un an de sursis, me donnant ainsi prétexte à vous écrire. Ce fut ma seule faute professionnelle et n'en ai conçu aucun remords.
Depuis quarante ans, je vis sur l'espoir que vous passerez un jour la porte de ce triste bureau où plus personne ne met jamais les pieds, envahi peu à peu de nichées de ratepennades, ou bien est-ce mon imagination ? Vous viendrez donc dis-je, pour reprendre votre bien et me remercier de l'avoir si bien préservé. Je n'en attends pas davantage. J'ai volontiers fait sacrifice de tous les vains plaisirs de ce monde, ni frairies ni libertinage ne sont venus troubler mon attente.
Qui sait ? Il reste encore quelques jours avant mon départ définitif de ce lieu qui fut votre sanctuaire et n'ai aucun regret de ces milliers de jours aboutés qui font somme toute une vie.

Mais, j'entends la porte. Je dois vous laisser.

Votre très dévoué,
Antoine Lacombe

atmosphere2

************************************************
Monsieur

Monsieur,

Je l'avoue, je n'en puis plus.
Lorsque j'ai accepté de m'embarquer dans ce qui s'avère désormais être une galère, il n'était nullement prévu que toutes les corvées m'échoient.
De l'entrepont à la propreté douteuse aux loges personnelles tapissées d'ords immondices. Des plafonds encrassés aux poutres corrompues de nids d'hirondelles et déjections de ratepennades. Des planchers dévastés et souillés aux parquets incrustés de peignures de girafes. De toutes ces choses, je ne me sens plus capable d'assurer l'entretien ni l'intendance.
Hier, alors que je peinais à traîner ma carcasse pour nourrir les félins, un lion irascible autant qu'affamé m'a tant et si bien labouré les chairs du mollet de ses griffes aciculaires, que je me vois depuis affublé d'une claudication non négligeable.
Je conjure votre grandeur de nous laisser ma famille, les animaux et moi, enfin abouter en un lieu hospitalier.
Hier le ciel s'est irisé, puis enfin dégagé pour laisser apparoir le soleil. Dois-je prendre ce message céleste pour un assentiment à ma supplique ? Et le retour de la colombe porteuse d'un brin d'olivier comme un signe de votre pardon ? Avons-nous payé le prix ?...

P.S. : En attendant de faire émerger le sommet d'une montagne comme point d'amarrage, pourriez-vous dans votre grande bonté nous faire également parvenir des serpillières et des sacs à vomi ? Cette odeur et cette humidité dans l'arche ne sont vraiment plus tenable.

Noé

sindbadboy

yep yep yep
Pour voir les autres textes :
http://spectacles.telerama.fr/tsspec.htm rubrique Atelier d'écriture (y a pas de lien direct)


Dernière édition par le Sam 16 Avr - 11:57, édité 1 fois
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Lunamoon
Rêveuse Lunaire
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MessageSujet: Re: [Atelier d'écriture] Des textes truculents !   [Atelier d'écriture] Des textes truculents ! EmptyJeu 20 Jan - 20:43

Idem Thème : 24h d'une chaise les 3 gagnants

Le garde-meubles

Je m’appelle Clairine et je suis une chaise.
Maltraitée par mes anciens propriétaires, je me suis très vite retrouvée sur la paille, comme si celle de mon dossier ne me suffisait pas.
Aujourd’hui, je vis avec toute une bande de joyeux drilles au cœur d’une colocation pour le moins inhabituelle. Les hommes nomment ça un « garde-meubles »
Le propriétaire, c’est Monsieur Sanchez (ça ne s’invente pas !).

Une journée type débute à 7h30. Mon ami de toujours, c’est le Pliant, un siège de toile sans bras ni dossier. Fortement handicapé, sa vie n’a pas toujours été facile. Alors il compense par l’humour.
- Que fait-on quand on a les fesses coincées entre deux chaises ?
- Je ne sais pas
- On Siège ailleurs !
Avec Pliant, c’est simple, on est plié de rire.

Hier soir, c’était la fête à la maison. Canapé fêtait sa promotion. A cette occasion, il avait fait du bras à Chauffeuse durant plusieurs heures.
- Ta bourrée d’hier était délicieuse chanta Pliant à l’attention de Canapé
- Tabouret ? je ne l’ai pas vu
- Je voulais dire que ta danse était entraînante cas nappé de bêtises !
- Quel Canapé ?
- Oula mon ami, Clic-Clac, je ferme la boîte à plaisanteries, tu ne comprends rien.
Quand Transatlantique nous rejoint à midi, nous parlons vacances.
C’est un rêveur, un voyageur devant l’éternel. Mais contrairement à chaise roulante, il voyage sur place.
Non satisfait de s’endormir seul, il entraîne dans ses rêveries ceux qui s’installent sur lui.
Rocking-chair, moins sociable, s’en balance de tout ça. Tout le monde l’appelle Rocking 3 depuis qu’il a renversé trois fois de suite Adrienne, la femme du propriétaire.
Il dit toujours, dans un soubresaut de mauvaise foi :
-C’est la faute à Voltaire !
Comment ose-t-il s’en prendre à cet objet de discrétion ? Avec Club, son confrère en cuir, large et profond, nous participons toutes les fins d’après-midi à des discussions philosophiques. Voltaire me trouve Candide. Qu’importe, je bois ses paroles.

Quand le soir nous enveloppe, Berceuse consent à nous murmurer de belles sérénades.
Et dans les cliquetis de ses balancements, je laisse ma place aux songes.
Pour rien au monde notre équipe ne souhaiterait être séparée. Et quand le petit matin se présente aux fenêtres, nous débutons, avec impatience, une nouvelle journée.
Ce poudroiement de lumière, c’est le reflet de notre amitié.

akksel
*********************************************
Il s'appelait Vincent

Tout s’est passé très vite. Hier matin, j’étais encore dans le fond de cette boutique obscure, à me morfondre. Je savais que je n’étais pas très bien faite. Un bois léger, qu’on ne s’était même pas donné la peine de redresser avant d’y tailler mes quatre pieds et les barreaux qui essaient de les tenir ensemble. Alors, forcément, je boîte. Qui aurait l’idée d’acheter une chaise qui boîte ? Et pourtant, c’est ce qu’il a fait. A peine m’avait-il aperçue qu’il disait "je veux celle-là". Alors, bien sûr, j’y ai cru.
En entrant chez lui, j’ai vu tous ces tubes de couleur. Je me suis imaginée parée de toutes les nuances de l’arc-en-ciel. Il s’est penché derrière le lit, tordu lui aussi. Il a sorti une toile qu’il a posée sur un chevalet. C’est là que j’ai compris, c’était moi le modèle. Pendant qu’il travaillait, j’ai eu le temps de regarder autour de moi. Une pauvre chambre, murs peints, bleus, parquet irrégulier. Suspendus à des patères, quelques vêtements et un chapeau de paille. Des objets de toilette sur une table branlante. Et des toiles, un peu partout. Des cyprès agités par le vent, le portait d’une femme en arlésienne. Un ciel plein d’étoiles. Des fleurs.
Il ne m’a rien dit, se contentant de grogner de temps en temps, l’air farouche, absorbé. Le soir, quand l’autre est arrivé, il a posé ses pinceaux et sorti des bouteilles. Ils ont bu et ils ont parlé de couleur et d’îles. Le ton est monté. Ils se sont battus. J’ai vu la lame du rasoir qui brillait sous la lampe. Et puis, plus rien. Le noir. Un malaise, la peur du sang.
Ce matin, il est revenu avec un énorme pansement autour de la tête. Il a enlevé la toile du chevalet et l’a jetée sur le lit. Il s’est installé en face du miroir et a commencé un nouveau tableau. Pendant qu’il était à l’hôpital, cette nuit, j’ai eu le temps de jeter un œil à mon portrait. Il m’a faite encore plus tordue que je ne le suis en réalité. Merci l’artiste. C’est décidé, je le quitte. Je pars avec Gauguin.

jtl

***************************************
Cimetière des encombrants
(où la vengeance d'une chaise à camping)

Ce toit tranquille où défèquent les pigeons,
Au delà du périph, au delà des saisons,
Moi gisante...Petite chaise à camping.
La mer, la mer, dans un dernier hoquet,
Ou peut-être de la Seine un vieux bras tout rouillé,
Si j'étais passée maître dans l'art du cocooning,
Me voilà bien fébrile au cimetière des meubles,
Autrefois starlette des longues soirées scrabble,
Désormais intouchable au sommet des armoires,
Une paix; le souvenir des pique-niques le soir,
On joue bien du klaxon aux portes des encombrants,
Il y a assez de bois pour faire un feu de Dieu !
Et du fer oxydé pour les tuberculeux
Mon ombre gigantissime rappelle Godzilla,
Ma tenture n'envie rien aux robes de Sheila
Gonflée de merguez cuites et de lampes à essence,
Moi la chaise à camping je rumine ma vengeance,
Après la crémation, la réincarnation,
L'humanité alors risque bien de morfler!
Attention !

almaliz
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