WAR
Ses pattes cramponnées aux branches de l'arbre fort,
Un oiseau puissant, corbeau, claque du bec.
Son regard vagabonde, et ses yeux noirs et secs
Se posent sur la plaine, théâtre de la mort
A ses pieds étendus, comme macabres offrandes,
Gisent les cadavres de centaines de soldats,
Qui quelques heures avant, criaient à pleine voix
Pour exhaler leur peur pendant qu'ils se défendent.
Là-haut le ciel pleure, et ses larmes amères
Se mêlent à la boue, au sang qui coule des plaies
Formant rigoles, rivières, et vaincue, fatiguée
De boire le noir nectar se doit la Terre-mère
Détrousseurs de cadavres, pilleurs et charognards
Arpentent sans relâche le lieu de la bataille,
Achevant les blessés, disputant leurs trouvailles,
Pareils aux vautours tournant dans l'air du soir.
Dans les maisons voisines pleurent des femmes en noir,
Se lamentent des enfants. Les aïeux silencieux
Voient leurs regards perdus se voiler peu à peu.
Ils se terrent chez eux, il n'y a plus d'espoir.
Depuis la nuit des temps, la scène se répète,
Elle se répètera, demain, les jours suivants.
Ni fin à ce carnage, ni même commencement,
Si ce n'est une parole, un regard ou un geste.
Voilà, un poème que j'ai écrit après une longue réflexion perso sur l'absurdité de la guerre, et le quasi plaisir que certaines personnes y trouvent...
J'ai essayé de trouver un mot pour chaque lettre de War, en donnant une signification un peu ridicule à ce mot, et en lui faisant perdre sa superbe, mais ça n'a pas marché, je cherche toujours ^^