Voilà mon dernier poème....
A une déité adorée et haïe.
Idole ! Ô dieu figé devant tes adeptes
Réunis pour t’offrir leurs insolents présents
Sur l’autel boiras-tu dans la coupe d’argent
Le sang des innocents, l’hydromel funeste ?
A tes pieds se bouscule la foule des pratiquants,
Promettant merveilles pour l’un de tes regards,
Un signe de ta main, un de tes cheveux noirs,
Ou l’un de tes sourires, trésor le plus grand.
En tous lieux, tous temps, on se bat pour ta gloire,
On trompe, on vole, on pille les lieux les plus sacrés,
Dieux finis, perdus, aussi vite oubliés
Qu’une dernière pensée lorsque l’on perd espoir.
A côté de toi se tient Dame Fortune.
Nul ne la quémande, ni même ne la remarque.
Pourtant elle se tient prête, ô orgueilleux monarque,
A ruiner tes fidèles. Allons, que la Roue tourne !
Les piliers de tes temples font écho aux cris
De joie, de désespoir, émanant de la foule.
Aussitôt de toi ton peuple se détourne,
Ton tour est terminé, c’est elle que l’on supplie !
Toi, le roi de la guerre, le monde dans la main,
Présent sur toutes les lèvres, les faibles et les puissants,
Père des massacres, des mensonges. Ô Argent,
Vaincu par une femme au rire cristallin !