Kikou,
Juste quelques mots, murmurés, avant de rejoindre un oreiller trop froid, trop seul, trop loin ....
Douce candeur, effeuillée à demi sur le lit de ces roses, qui, blanches corolles d’ivoire, s’ouvrent doucement à leur premier amant.
Ecrin de satin blanc, qui accueille quelques temps, les amours débutantes.
Doucement il s’immisce au plus profond de mon calice, en prenant mille précautions.
Douce soie, qui me frôle et s’étiole dans le ciel enivrant, alors que mes yeux, soudain, se parent de mille feux.
Eclat sublimes, dualité exquise, je brave l’interdit et me glisse hardiment dans mes nouveaux atours.
Contact charnel, douce mélopée d’une vague aveuglée, qui me submerge de sens.
Passé l’anxiété, je m’abandonne à ces ondes de voluptés, qui me fracassent comme une lame de fond, l’âme troublée, hébétée, aveuglée.
Déjà s’annonce l’orage, au delà des ébats, ces éclairs aveuglant qui déchirent mes songes, au delà du néant de l’exquise incertitude, mer intemporelle, où se noient mes valeurs.
Ses lèvres qui m’enflamment, et le tourment infini de sa langue qui me rudoie avec tant de délicatesse.
Ondes décuplées, vagues qui m’écartèlent sous le joug de ce plaisir inconnu, inavoué.
Délicieux outrage, où se mêlent adroitement envie et désir, joie et vice, folie dépravée au milieu de mes larmes et de ce bonheur de jouvence.
Sueurs qui se nouent dans des râles délicats, partage de sens, au delà des mots, et nos corps qui se rejoignent, jusqu’à n’en plus faire qu’un.
Sublime quintessence, graal dévoilé, sous les austères tentures d’une éducation bien pensante.
Flots impétueux que je ne contrôle pas, et qui me noient dans une mer houleuse, qui m’arrache à cette vie douillette si loin des paillettes de ce tourbillon de sens.
Ma peau n’est que tison ardent, alors que mes seins me brûlent sous le feu de ses mains.
Rythme effréné des percussions africaines, au delà des oasis brûlants, je chavire sous les accords endiablés de ce corps trop sculpté, aux mille reflets d’ambre et de bronze, qui me donne tant de bonheur, dans une osmose bigarrée.
Salsa colorée, épicée, qui avive mes sens et me tourne la tête alors que je le serre fort.
Hurlement déchirant, de la louve qui découvre, son territoire de chasse, et qui montre déjà les dents à celles qui la suivent.
Ultime corps à corps, et cette vague déferlante, qui ébranle mon intimité extasiée.
Nos lèvres qui se touchent, dans un frisson de joie, bonheur éphémère, qui a déjà des parfums de regrets. Fin trop précoce, qui laisse sur sa faim, regrets refoulés, dans un long baiser de forge, souvenirs précieux, qui marquent au fer rouge, une vie toute entière.
Ultime révérence, de cet amant magnifique, qui, au delà des roses m’a fait découvrir la vie !
Trop pressé, trop gêné, trop coincé, et la folie qui s’étire, et lui qui s’enfuit, ne m’offrant qu’un océan de souvenirs, comme seule signature, dans la grisaille d’ici, loin des pacifiques lagons bleutés, de son monde lointain.
Il y a si longtemps pourtant, mais ce soir, alors que la lune se lève, il me manque encore tant.
Mille bises
Gaëlle