PETITE FILLE
Il la regardait s’éloigner,
petite fille si fragile
dans ce monde hostile
dont l’amour était prisonnier.
Elle s’évadait, s’évadait,
comme si le Démon la poursuivait.
Ses larmes s’écoulaient sur ses joues
en un long fleuve tranquille.
Le vent se faufilait sur son cou
et murmurait dans ses oreilles.
Elle se retourna une dernière fois
comme pour vérifier s’il était toujours là.
Mais soudain elle s’effondra,
transpercée pas le glaive de la haine
incarné dans une balle de soldat
pour qui la mort était certaine.
Il se rua vers elle,
petite fille étendue dans la poussière.
Ses yeux fixaient le ciel,
ces grands yeux bleus que la mort avait laissés ouverts.
Il s’effondra à son tour,
touché par la flèche de son amour.
Cet amour plus haut et fort qu’une tour
et qui durerait toujours,
tant que la nuit le matin laisserait place au jour.