Alors je vous prévient de suite... C'est un petit texte que j'ai écrit le 12 fevrier 2004 entre 2h et 4h du matin... Et je l'ai posté sur un autre forum...
Je n'allais pas bien du tout... Et je ne crois pas avoir encore guéri...
C'est très déprimant, du moins d'après mes amis internautes... Mais ils sont unanimes pour dire que c'est très beau...
J'ai envie de vous le faire partager... Mais je vous mets en garde... C'est sombre...
Et si vous voulez encore plus sombre passez vous 2+2=5 de Radiohead... Où alors écoutez
cette petite musique Mimilune, Si ca ne te plait pas... Tu es libre de tout éffacer, je ne t'en voudrais pas !!
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Je jette un dernier coup d'oeil par la fenetre du salon...
Du haut de mon dernier étage, la vue sur le bloc de banlieue est imprenable. Les rues sont tel le béton de cette ville, froides et mortes... De cette heure tardive n'émerge aucune activité... Tout est calme dehors... Les gens raisonnables dorment à cette heure... Les gens raisonnables...
Je devrais fumer un peu pour me shooter ou boire sans soif pour me saouler... Mais voilà je suis raisonnable aussi... Et au lieu d'un pétard ou d'un verre de whisky, j'ai un portable à la main...
Je devrais dormir aussi... Mais c'est si dur... Dès que je ferme les yeux je la revois...
Je me retourne vers le centre de la pièce, j'hume toutes les odeurs de mon appartement comme pour retrouver la senteur de son parfum... Une larme coule le long de ma joue...
Je l'ai réellement connu pour Halloween, on se connaissait déjà à cette époque mais elle m'est apparu enchanteresse dans son costume gothique... Et moi, Toréador dans l'âme, je tombais sous le charme... Le vampire que je représentais avait voulu la croquer plusieurs fois, mais la barrière de sa peau de soie m'envoutait et m'empechait d'accomplir mon forfait... Je passais la soirée à la dévisager et à maudir les mâles s'approchant trop près d'elle... Je resentais déjà de la jalousie...
J'aurais dû arreter là... Fou que j'ai été... Son petit copain du moment, et mon meilleur ami de surcroit, l'avait laissé quelques semaines auparavant... Elle est de ces femmes qu'on ne doit pas se laisser d'aimer sous peine de la voir dépérir... Et je me sentais l'ame d'un chevalier servant prêt à tous pour sa dulcinée...
Je la savais avide de tendresse, aussi je partais à la conquète de la forteresse de son coeur, l'assiégeant de baisers et de caresses... Elle resista toute la nuit... Mais fini par succomber... Et tandis que les premiers rayons du soleil percaient par la fenetre nous vivions notre premier moment de folle passion...
Pendant la semaine qui suivit, tous les jours se ressemblèrent... Nous allions d'innocentes caresses à de fougeuses étreintes et baisers...
malgré celà elle pensait encore et toujours à lui... Mon meilleur ami... Et nous... Nous étions condamné d'entré à cause de sombres histoires familiales... Nous vivions cachés et aux yeux de tous nous n'étions que de bons amis...
Il était facile à cette période de croire que l'attachement n'était que superficiel... On se persuadait le matin de ne pas s'aimer l'un l'autre... Et ça marchait... Jusqu'au soir...
La chair est si faible... on se croit invincible alors qu'on est tel un verre de cristal... Elle passa par des moments d'euphorie en ma présence... Toute la tendresse qu'on se donnait mutuellement nous rendais forts...
Et puis il y avait les moments ou elle repensait à lui...
Par deux fois je l'ai sauvé d'un tube de somnifère qui la nargait bien trop... Et je lui fit la pire promesse que j'ai pu faire de toute ma vie... Faire tout mon possible pour le ramener à elle...
De toutes façons je ne l'aimais pas... C'était juste une aventure... Rien de plus... Que risquais-je... Rien... Non, rien du tout...
On se cache la vérité de peur de souffrir... Et le jour où le voile tombe... On souffre bien plus... J'ai besoin de me rafraichir... L'eau que je m'envoie à la figure me fait un peu de bien... Elle attenue un peu la rougeur de mes yeux...
Dans le miroir je vois son peignoir... Il est accroché là depuis un mois... Sans même y penser je le prends et le serre fort contre moi... C'est fou ce qu'un tout petit bout de femme peut manquer à un ours comme moi...
Je reviens dans le salon... Cette nuit s'annonce très longue... "Hail to the thief" passe en boucle depuis deux heures... Cette musique me fait un mal fou...
C'est marrant de constater que quand on est triste on s'arrange pour que l'environnement soit le plus sinistre possible pour pouvoir se laisser glisser dans la déprime la plus totale...
Je repense à elle... Son sourire de petite fille, sa magnifique chevelure blonde et ses yeux azurs... Si profonds... Combien de fois me suis-je perdu dans ses yeux... J'aurais tellement voulu lui dire je t'aime... Tellement...
L'amour n'est après tout qu'un sentiment qu'on se crée pour justifier son attirance... Non ? On avait arreté de se voir régulièrement depuis mi-janvier... A cette époque mon meilleur ami n'était plus sur de son choix... A notre grande satisfaction (ce qu'on peut etre idiot des fois)... Il réfléchissait à un éventuel retour en arrière...
J'ai vraiment réalisé mon erreur de sentiment quand je lui ai dit au revoir... Je l'ai embrassé pour la dernière fois... Et on s'est quité sans aucun regrets... En bon ami qu'on avait toujours été... Je suis parti... Et j'ai pleurer... Comme jamais j'avais pleurer... Elle n'en a jamais rien su et n'en saura dans doute jamais rien...
L' ésprit de sacrifice n'est pas donné à tous le monde... Peu en réchappent entier... Mon ami prenait son temps de réflexion... Et je souffrais de la voir se trainer à ses pieds... Presque de la voir le supplier... Alors qu'un seul mot vers moi et on partait loin... Tous les deux... Sur le champs...
Et lui avait pris sa décision déjà mais attendait une date propice pour sa déclaration... UNE DATE PROPICE ?!?!? Oui celle là même...
J'en vins aux mots avec lui, pour le faire prendre conscience de l'absurdité de la situation... Et lui attendait tel un prince... Mon dieu... Ce que j'ai pu le haîr...
Je révais qu'elle se blotisse dans mes bras et lui refusait ce bonheur à cause d'une croix sur un malheureux calendrier...
Ce soir... Une fois de plus, en bon idiot que je suis, je les ai encore poussé dans les bras l'un de l'autre... Ils sont faits pour aller ensemble... Et de toutes façons ça me passera... C'est toujours passé... Toujours... Une de plus, ce n'est pas grand chose...
Il était minuit quand je les ai laissé...
Je jette un coud d'oeil par la fenêtre... Rien ne bouge... Tout est si paisible...
je regarde pour la centième fois l'écran de mon portable...
"Il a craqué ! Merci pr tt. Bisous"
Une goutte salée s'écrase contre les cristaux liquides... Suivit d'une autre... Et d'une autre... Et d'une autre...